Prévention des cancers ORL

Les cancers de la sphère ORL

Les cancers des Voies AéroDigestives Supérieures (ou cancers des VADS) regroupent différents types de cancers ORL (oto-rhino-laryngologie). On parle aussi de cancers ORL ou de cancers de la tête et du cou. Cette terminologie n’inclut pas les cancers du cerveau.

C’est le 4ème cancer chez l’homme, avec une forte disparité entre les régions du Nord et du Sud : les Hauts de France, la Bretagne, la Normandie et le Grand-Est ont un taux d’incidence supérieur à la moyenne nationale. Il existe aussi de fortes inégalités sociales de mortalité. Le pronostic de ces cancers, qui présentent fréquemment un envahissement ganglionnaire, varie selon la localisation, d’où l’importance d’un diagnostic précoce.

Il n’existe pas de dépistage organisé des cancers ORL. Cependant, l’ICL à l’instar d’autres établissements hospitaliers proposent des journées de dépistage gratuit dans ou hors de l’hôpital. Le plus souvent organisées lors des campagnes de sensibilisations comme “Make Sense – Prendre le cancer à la gorge” en septembre ou plus récemment avec la campagne “Rouge gorge” depuis 2024.

D’où l’importance de s’informer sur ces cancers, leurs facteurs de risque et leurs symptômes, afin de consulter au plus tôt un médecin.

UNE CONSULTATION ET UN DIAGNOSTIC PRECOCE SAUVENT DES VIES

Les symptômes à connaître

 Si vous présentez un des ces symptômes depuis plus de 3 semaines, consultez sans tarder :

  • difficulté ou douleur en avalant,
  • douleur au niveau de la langue,
  • aphtes, tâches blanches ou rouges dans la bouche,
  • mal de gorge,
  • enrouement persistant,
  • grosseur dans le cou (ganglions),
  • narine bouchée ou saignement de nez.

Make Sense Campaign, une semaine en septembre

L'historique de la campagne

La campagne « Make Sense » est une initiative mise en place en 2013 par l’European Head and Neck Society (EHNS), une structure multidisciplinaire qui rassemble des experts médicaux de nombreuses disciplines : spécialistes du cancer de la tête et du cou, chirurgiens-dentistes et plasticiens, oncologues radiothérapeutes, oncologues médicaux, spécialistes de l’imagerie et biopathologistes. Et bien d’autres acteurs : psychologues, kinésithérapeutes, diététiciens, assistantes sociales, scientifiques et associations de patients.

Les enjeux

Organisée par l’EHNS et la Société Française de Chirurgie Cervico-Faciale (SFCCF) en France, la campagne « Make Sense – Prendre le cancer à la gorge », vise à sensibiliser la population aux cancers de la tête et du cou et à terme, améliorer le pronostic des patients atteints de la maladie par un accès précoce au diagnostic et aux soins.

Pour lutter contre les cancers des VADS, la campagne s’articule autour de trois axes :

  • Éduquer sur la prévention ;
  • Faire connaître les signes et symptômes de ces cancers ;
  • Favoriser un diagnostic plus précoce en encourageant la consultation dès les 1ers symptômes et en facilitant l’accès aux spécialistes.

La prévention c’est toute l’année !
La prévention et la détection précoce des cancers sont des enjeux de santé publique majeurs, pour réduire l’incidence de ces maladies et les prendre en charge le plus tôt possible dès leur développement.

Les mots pour comprendre, échanger, agir

A

Âge

A tout âge, en connaissant les facteurs de risque de cancers ORL, il est possible d’agir sur les facteurs évitables notamment la consommation de tabac et d’alcool, et prévenir les infections liées aux HPV.

Alcool

Tous les alcools sont en cause dans le développement de cancers (bière, vin, apéritifs, digestifs…). C’est la quantité d’alcool pur ingérée qui compte : elle est la même dans un verre de whisky (4cl, mais très concentré en alcool) ou dans un verre de vin (12 cl, moins concentré).
Le risque apparaît dès un verre par jour et augmente avec la dose totale ingérée.

Cancérogène reconnu par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), l’alcool est la 2ème cause évitable de décès par cancer, après le tabac.

L’éthanol ou alcool éthylique ou alcool pur présent dans les boissons alcoolisées est transformé dans l’organisme en composés favorisant le développement de cancers :
Il est transformé par l’organisme en acétaldéhyde, qui réagit avec l’ADN et provoque des mutations, et la libération de radicaux libres, une forme de l’oxygène qui attaque les cellules.
Il diminue les performances du système immunitaire.
Il irrite les muqueuses avec lesquelles il est en contact, les rendant plus perméables à d’autres cancérogènes, notamment liés au tabac.

L’alcool, même à faible dose, augmente le risque de développer
8 cancers
: sein, bouche, larynx, pharynx, œsophage, foie, estomac, côlon et rectum.

Santé Publique France propose un outil pour évaluer sa consommation d’alcool en fonction des nouveaux repères et d’estimer les risques liés à cette consommation :

www.alcoometre.fr

APPAREIL RESPIRATOIRE

Ensemble des organes qui ont pour rôle d’approvisionner l’organisme en dioxygène (O2 vers les cellules) et d’en expulser le dioxyde de carbone (CO2) produit durant la respiration cellulaire. Il comprend les voies respiratoires, c’est-à-dire les voies aériennes supérieures (fosses nasales, cavité buccale, pharynx, larynx), la trachée et les bronches, et les poumons, enveloppés de la plèvre. Le thorax, par sa cage osseuse, ses nerfs et ses muscles, participe aussi à son fonctionnement. Le système respiratoire nous permet aussi de sentir les odeurs et de créer des sons.

ASSOCIATION

Des associations de quartier informent ou orientent toute l’année vers les structures adéquates.
Nombreuses à informer et orienter, certaines sont plus engagées, comme les comités départementaux de La Ligue contre le cancer, Les Mutilés de la Voix de Lorraine, le Collectif Demain sans HPV ou Corasso.

ASSURANCE MALADIE

Composante de la Sécurité sociale qui gère, pour le régime général, les branches Maladie et Accidents du Travail – Maladies Professionnelles. La branche Maladie prend en charge les dépenses de santé des assurés et garantit l’accès aux soins. Elle favorise la prévention, en finançant par exemple les examens réalisés lors des dépistages organisés

> www.ameli.fr

B

Biopsie

Prélèvements de morceaux de tissu qui seront examinés au microscope par le médecin anatomopathologiste, afin de les analyser et rechercher d’éventuelles anomalies ou maladies. C’est un examen indispensable pour établir le diagnostic de cancer, et préciser ses caractéristiques.

Bouche (ou cavité buccale ou cavité orale)

Premier segment du tube digestif, elle comprend la langue, les gencives maxillaires (supérieures) et mandibulaires (inférieures), les joues, le palais et le plancher buccal. C’est là qu’aboutissent les canaux excréteurs des glandes salivaires principales (parotides, sous-maxillaires, et sublinguales) et accessoires. La salive est un milieu riche de centaines d’espèces de bactéries, dont la concentration va de 10 à 1 000 millions de germes par millilitre.
La constitution de la muqueuse de la bouche, en dehors de la langue, est très proche de la peau. Toute agression, bactérienne, virale, mycologique (champignon), physique ou chimique, peut entrainer une modification de sa structure et de son intégrité. Le plus souvent bénigne, elle peut constituer un
« terrain » propice à une évolution en tumeur maligne. Toute lésion persistante doit inciter à consulter.

C

Cancer

Dérivé du grec karkinos “crabes ou pinces”, le mot latin cancer “crabe ou écrevisse” prend à la fin du XVe siècle en français le sens de tumeur maligne.

Maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon anarchique. Ces cellules déréglées finissent par former une masse qu’on appelle tumeur maligne. Le cancer peut prendre des dizaines de formes différentes et toucher tous les organes.

Grâce à l’évolution de la recherche sur le cancer et des traitements, la plupart des cancers détectés à un stade précoce ont un pronostic favorable.

CANCERS DES VADS (ou cancers ORL ou cancers de la tête et du cou)

Cancers qui se développent dans l’un des organes des voies aérodigestives supérieures : la bouche, les différentes parties du pharynx (nasopharynx, oropharynx, et hypopharynx) et le larynx, aussi appelés gorge. Ces cancers représentent plus de 20 localisations différentes.
9 cancers des VADS sur 10 naissent d’une cellule du tissu de revêtement des organes (ou épithélium), et sont aussi appelés cancers de la bouche ou cancers de la gorge.
On parle aussi de cancer du nez quand il se développe au niveau des sinus ou des fosses nasales.
Les cancers de ces organes et leurs traitements interfèrent avec leurs fonctions : respiration, déglutition, phonation (parole et production de sons), audition.

CANNABIS

Nom latin du chanvre. La plante de cannabis (Cannabis sativa) se présente sous forme « d’herbe », de résine, de pollen, … C’est l’une des drogues les plus consommées au monde, avec le tabac, l’alcool et la caféine. Composée de nombreux principes actifs dont le tétrahydrocannabinol ou THC inscrit sur la liste des stupéfiants et connu pour ses effets psychoactifs, ou le cannabidiol (CBD) utilisé pour ses vertus thérapeutiques. Sa consommation régulière peut entraîner une dépendance, des difficultés de concentration, difficultés scolaires, isolement, perte plus ou moins grande de motivation…

La concentration de THC varie selon les préparations et la provenance du produit, de 10% en moyenne pour l’herbe et la résine à 30% pour l’huile. Plus elle est élevée, plus les effets sont importants.

Tous les modes de consommation sont toxiques ( joint, chicha, préparations alimentaires, etc.).

Sous l’effet de la combustion, le dégagement de substances cancérogènes expose les cellules du poumon par voie aérienne et entrainent des lésions pouvant évoluer en cancer du poumon. La fumée produite contient environ 6 fois plus de monoxyde de carbone et de goudrons cancérogènes que celle des cigarettes. L’association de la consommation de tabac et celle de cannabis pourrait multiplier les risques de développer un cancer.

Cellule

Élément visible au microscope dont est constitué tout organisme vivant. Le corps humain est constitué de plusieurs milliards de cellules.

CHIRURGIEN-DENTISTE (ou dentiste)

Médecin exerçant la chirurgie dentaire ou l’odontologie. Il assure la prévention, le diagnostic et le traitement des anomalies et maladies de la bouche, des dents, des maxillaires et des tissus alentours. Le terme « odontologiste » (du grec ancien odóntos, « dent » et lógos, « discours ») s’emploie aussi pour désigner le chirurgien-dentiste, surtout en milieu hospitalier.
Il a un rôle primordial à jouer dans le dépistage des cancers de la cavité buccale en détectant précocement l’existence de lésions précancéreuses et cancéreuses.

D

Dépistage

Recherche d’une maladie chez une personne avant l’apparition de tout symptôme. Un dépistage peut être individuel ou collectif. Il n’existe pas de programme national de dépistage des cancers des VADS. D’où l’importance d’un suivi régulier chez le dentiste et d’apprendre à en connaître les symptômes, pour permettre une détection précoce et une prise en charge rapide.
Diagnostiqués à un stade précoce, les cancers ORL ont de meilleur pronostic et leurs traitements susceptibles de laisser moins de séquelles.

E

Épidémiologie

Étude des rapports entre une maladie et divers facteurs dits de risque qui peuvent influer sur la fréquence ou l’évolution de cette maladie.

Espace de rencontres et d’information

Service de ressources et d’accompagnement sur le cancer, gratuit et ouvert à tous sans rendez-vous. Il offre un accès à une information claire et validée, en lien avec les équipes de soins et les acteurs de santé. Un accompagnateur en santé accueille, écoute, informe et oriente les patients, proches et aidants. La plupart des ces espaces sont situés dans les centres de lutte contre le cancer. L’ICL propose l’unique espace de ce type en Lorraine.

EXPOSITION PROFESSIONNELLE

Environ un travailleur sur dix est exposé à un ou plusieurs agents cancérigènes dans le cadre de son activité professionnelle, en majorité des ouvriers, surtout des hommes. Tous les secteurs d’activité sont concernés mais surtout ceux de la construction ou de l’industrie.

Le cancer de l’ethmoïde, un cancer ORL rare, est favorisé par l’exposition professionnelle aux poussières de bois.

Chacun d’entre nous peut être exposé à une ou plusieurs substances ou agents chimiques, physiques et/ou biologiques, cancérigènes sur son lieu de travail, souvent sans le savoir.
Les facteurs reconnus cancérigènes selon le classement du CIRC : amiante (interdite en France depuis 1997), poussières de bois, rayonnements ionisants, radon, silice, métaux, benzène, brouillards d’acides forts minéraux, hydrocarbures aromatiques polycycliques – HAP.

Certains contextes, comme le travail de nuit ou en plein air, sont aussi considérés comme pouvant provoquer des cancers.
Les facteurs de risque professionnels sont souvent méconnus, en raison de leur diversité et aussi parce que le cancer survient souvent plusieurs années après l’exposition et la cessation d’activité.

F

FACTEUR DE RISQUE

Tout élément qui, seul ou combiné à d’autres, augmente la probabilité d’engendrer des effets négatifs sur la santé de la population exposée. Les facteurs de risque peuvent être individuels, technologiques, sociaux, économiques, environnementaux ou politiques.

Pour les majorité des cancers ORL, les principaux facteurs de risque identifiés sont la consommation d’alcool et le tabagisme. Leur effet est multiplié quand ils sont cumulés.

Le tabac : les fumeurs présentent plus de risque que les non-fumeurs.

L’alcool : les hommes qui boivent plus de trois verres par jour, et les femmes qui boivent plus de deux verres par jour ont plus de risque de développer un cancer des VADS.

L’infection aux virus HPV : l’incidence des cancers de la gorge augmente du fait de certains sous-types de HPV.

Certaines expositions professionnelles : poussières de bois, fumées toxiques, solvants…

    Fibroscope

    Voir nasofibroscopie

    G

    Gène

    Unité d’un chromosome, constitué d’ADN. L’homme possède environ 20 000 gènes qui contiennent l’information nécessaire au fonctionnement des cellules. Certains gènes peuvent être altérés et prédisposer au cancer. Une analyse génétique sur prescription permet de les identifier, et d’organiser un suivi personnalisé si nécessaire.

    H

    HPV

    Human Papilloma Virus ou Papillomavirus humains

    Très fréquents, ces virus à ADN se transmettent par simple contact au niveau de la peau ou des muqueuses (dont génitales). Près de 80% des femmes et des hommes sont exposés à ces virus au cours de leur vie, ce qui en fait l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente.

    La majorité des HPV est naturellement éliminée par le système immunitaire et disparaît spontanément dans les deux ans. Mais il arrive que les infections à HPV persistent et provoquent des lésions, qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent évoluer vers un cancer 10 à20 ans après l’infection.

    Il existe environ 200 sous-types d’HPV, dont certains sont à haut risque (HR), car capables d’induire une transformation des cellules normales en cellules cancéreuses.

    6 400 nouveaux cas de cancers par an chez les femmes et les hommes sont liés aux HPV.

    Les HPV sont responsables de lésions précancéreuses et de cancers au niveau du col de l’utérus, de l’anus, de la vulve, du vagin, du pénis, de la bouche, du larynx, de l’oropharynx (fond de la gorge, base de la langue et au niveau des amygdales).
    Les HPV sont aussi responsables de lésions bénignes sur la peau et les muqueuses de l’anus ou de la région génitale (verrues ano-génitales ou condylomes).

    Hygiène bucco-dentaire (ou hygiène buccale)

    Une bonne hygiène (brossage 2 fois par jour des dents et une visite annuelle chez le dentiste) est importante pour la santé de la bouche et des dents, et la santé en général.

    Un mauvais état bucco-dentaire, du fait d’une mauvaise hygiène bucco-dentaire ou une irritation prolongée, constitue un facteur favorisant de cancers de la bouche.

    Comment ça marche ?
    Des millions de bactéries sont présentes dans la bouche. En cas d’infections non soignées des dents, elles peuvent se propager par voie sanguine et engendrer un état inflammatoire ailleurs dans le corps. Cela favorise le développement ou l’aggravation d’autres maladies (maladies cardiovasculaires, le diabète, …).

    Recommandations de l’UFSBD* pour une bonne santé bucco-dentaire

    2 brossages/jour matin et soir pendant 2 minutes

    Utilisation d’un dentifrice fluoré

    Utilisation de fil dentaire ou de brossette avant le brossage

    Une visite au moins une fois par an chez le dentiste et ce dès 1 an

    Une alimentation variée et équilibrée

    La mastication de chewing-gum sans sucre après les repas

    Un bain de bouche sans alcool comme complément d’hygiène

    *L’UFSBD, Union Française de Santé Bucco-Dentaire est une association de chirurgiens-dentistes dédiée à la promotion de la santé et à la prévention bucco-dentaire.

    Le saviez-vous ?
    Le grignotage et les boissons sucrées ont aussi un impact sur la santé bucco-dentaire : limiter les prises alimentaires entre les repas reste la meilleure attitude.
    Le programme M’T Dents promu par l’UFSBD, mis en place et financé par l’Assurance Maladie offre tous les 3 ans, un rendez-vous et, si besoin, des soins chez le dentiste dès l’âge de 3 ans et jusqu’à 24 ans.

    Hygiène de vie

    Ensemble des mesures visant à préserver et à promouvoir la santé du fait de leurs impacts sur son propre bien-être physique ou moral. Les comportements de la vie quotidienne (alimentation, activité physique, sédentarité, consommation d’alcool ou de tabac, sommeil,…) sont fortement influencés par la perception que l’on a de son état de santé.

    I

    Imagerie par Résonnance Magnétique (IRM)

    Technique d’imagerie médicale qui permet d’obtenir des images précises de l’intérieur du corps grâce à l’utilisation d’un aimant et d’ondes électromagnétiques.

    Incidence

    Nombre de nouveaux cas d’une maladie, pendant une période donnée et pour une population déterminée. En général, l’incidence est établie pour 100 000 habitants.

    Infection

    Pénétration et prolifération dans le corps d’un micro-organisme invisible à l’œil nu (bactérie, virus), susceptible de provoquer un problème de santé. Une infection peut être locale ou généralisée (septicémie).

    Institut de Cancérologie de Lorraine

    Unique centre de lutte contre le cancer en Lorraine, l’ICL est un hôpital qui dédie 100% de son activité à la lutte contre le cancer : prévention, soins, recherche et enseignement. www.icl-lorraine.fr

    Institut National du Cancer (INCa)

    Agence d’expertise sanitaire et scientifique en cancérologie de l’État créée par la loi de santé publique du 9 août 2004, et chargée de coordonner les actions de lutte contre le cancer. www.e-cancer.fr

    L

    Langue

    C’est l’un des organes les plus puissants du corps humain, composée de17 muscles et recouverte d’une fine muqueuse. Elle assure trois fonctions principales :

    • Organe de la gustation : les saveurs sont perçues grâce aux papilles gustatives situées sur sa face dorsale. Ces capteurs perçoivent les saveurs et permettent de différencier le chaud du froid, un aliment dur/d’un plus mou, l’amer de l’acide, le sucré du salé…
    • Rôle dans la déglutition : en poussant les aliments et les liquides vers l’arrière de la bouche pour qu’ils pénètrent dans le pharynx.
    • Rôle dans le langage : suivant sa place dans la bouche, elle joue un rôle essentiel dans la production des sons, en association avec le pharynx, le larynx, les cordes vocales et les fosses nasales.

    LARYNX

    Du grec larunx, gosier, c’est un organe cartilagineux complexe de l’appareil respiratoire qui permet de produire des sons. Il est situé dans le cou, entre le pharynx et la trachée, et abrite les cordes vocales. Il est composé de 5 principaux cartilages, dont le cartilage thyroïde qui forme la bosse dans le cou appelé pomme d’Adam ; et le cartilage épiglottique impliqué dans la déglutition et la respiration. Il fait partie des voies aériennes et assure trois fonctions principales :

    • Rôle dans la déglutition : l’épiglotte ferme le larynx et les cordes vocales se rapprochent pour empêcher le passage d’aliments ou de liquides dans la trachée et les poumons,
      Fonction respiratoire : l’épiglotte et les cordes vocales laissent passer l’air inspiré vers la trachée et les poumons, et l’air expiré vers le pharynx.
      Organe de la parole : le son de la parole est émis lorsque l’air expiré fait vibrer les cordes vocales.

    Les tumeurs du larynx peuvent être bénignes (polypes, kystes, nodules développés sur les cordes vocales, etc.) ou malignes (cancer du larynx).

    N

    Nasofibroscopie

    Exploration visuelle des fosses nasales, du pharynx et du larynx, qui permet d’y repérer des lésions bénignes ou malignes, des abcès, des infections, des inflammations de la muqueuse et des corps étrangers. Elle est recommandée par l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) comme outil de dépistage des adénocarcinomes naso-sinusiens chez les travailleurs exposés ou ayant été exposés à des poussières de bois.

    Elle est pratiquée comme examen de routine en milieu hospitalier ou dans un cabinet médical par un médecin Oto-Rhino-Laryngologue (ORL). Indolore et rapide, l’examen dure 1 à 2 minutes, et se déroule au fauteuil de consultation, sans anesthésie et sans préparation.

    O

    ODONTOLOGIE (ou chirurgie dentaire)

    Spécialité médico-chirurgicale qui étudie les dents, les maxillaires et les tissus attenants, leurs maladies et traitements.  On parle aussi de médecine dentaire, chirurgie dentaire, art dentaire et dentisterie.
    L’odontologie couvre divers domaines concernant la bouche : la chirurgie buccale, la médecine bucco-dentaire, et l’orthodontie.

    Oncogène

    Gène susceptible de rendre une cellule cancéreuse lorsqu’il est activé.

    Oncologie (ou cancérologie)

    Spécialité médicale qui se consacre à l’étude et aux traitements des tumeurs cancéreuses.

    OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE (ou otorhinolaryngologie ou ORL)

    Spécialité médicale qui étudie l’anatomie, la physiologie, le diagnostic et les traitements des anomalies et maladies de l’oreille (oto), du nez (rhino), des sinus, de la gorge et du cou (larynx) et des régions voisines (cervico-faciale). Elle est pratiquée par un otorhinolaryngologiste ou médecin ORL. Elle se consacre ainsi à l’ouïe, à la voix, à la respiration, à l’odorat et au goût, à l’équilibre, et à l’esthétique du visage.

    P

    Papillomavirus humains

    Voir HPV

    PHARYNX

    Conduit situé au fond de la gorge, qui se sépare en deux pour former le tube digestif et la trachée.

    Prévention

    Ensemble des actions, des attitudes et comportements qui tendent à éviter la survenue de maladies ou des problèmes de santé, à arrêter leur progression, à limiter leurs conséquences, ou à maintenir et à améliorer la santé. On distingue :

    • La prévention primaire qui s’attaque aux causes des cancers (mode de vie, environnement) pour en diminuer l’incidence.
    • La prévention secondaire qui se concentre sur les méthodes diagnostiques pour améliorer la guérison des états précancéreux. Le dépistage du cancer colorectal en fait partie.
    • La prévention tertiaire qui vise à prévenir les rechutes ou aggravation des maladies, les complications des traitements, et les autres cancers.

    S

    Scanner

    Examen qui utilise des rayons X. Il permet de faire des images en coupe du corps humain.

    SIGNES OU SYMPTÔMES D’ALERTE (ORL/VADS)

    L’apparition ou la persistance d’un de ces symptômes pendant plus de 3 semaines doit conduire à consulter un médecin, c’est la règle du 1 POUR 3 :

    Douleur au niveau de la langue, ou aphte ne guérissant pas et/ou plaques blanches ou rouges dans la bouche.

    Mal de gorge, enrouement persistant, difficulté ou douleur en avalant, grosseur dans le cou (ganglions).

    Narine bouchée ou saignement de nez.

    T

    Tabac

    Plante dont les feuilles sont séchées et préparées pour fumer, priser, chiquer ou pour fabriquer des cigares, des cigarettes. Assimilé à une drogue, la dépendance physiologique au tabac est due principalement à la nicotine.

    C’est le plus connu et le plus important des facteurs de risque de cancer. On le qualifie d’évitable car les risques de cancers diminuent à l’arrêt du tabac.  

    Une cigarette contient de la nicotine, mais aussi des agents de saveur et de texture. La combustion du tabac dégage plusieurs milliers de composés chimiques dont environ 400 sont toxiques et 70 cancérigènes. Le tabac est la cause directe ou un facteur favorisant pour 17 localisations de cancers.

    L’acétone, l’acide cyanhydrique et l’ammoniac, notamment, irritent les voies respiratoires et favorisent la pénétration d’autres substances nocives. Parmi elles, les goudrons (acétaldéhyde, acrylonitrile, benzène, formaldéhyde, nitrosamines), produits de combustion, sont particulièrement cancérogènes. Le tabac contient aussi des métaux lourds (arsenic, cadmium, chrome, plomb, nickel) également cancérogènes.

    Il est constaté qu’un fumeur accompagné par un professionnel de santé a davantage de chance de réussir à arrêter de fumer. Les traitements médicamenteux (gommes, patchs, pastilles, …), ou traitements nicotiniques de substitution (TNS), sont recommandés pour soulager les symptômes de sevrage, réduire l’envie de fumer et prévenir les rechutes. Ils peuvent être prescrits par votre chirurgien-dentiste, votre médecin traitant, une sage-femme et sont pris en charge par l’Assurance Maladie.

    La cigarette électronique (ou vapoteuse ou vape ou e-cigarette) peut être un moyen pour arrêter de fumer. Cependant, du fait de données insuffisantes, il est préférable de ne pas l’utiliser en 1ère intention, d’en limiter la durée d’utilisation, et d’être accompagné pour un usage sécurisé et optimisé. Privilégier un produit certifié NF (Norme Française).

    Tabacologie

    Discipline qui étudie le tabagisme et ses conséquences, la dépendance associée, l’aide au sevrage et la prévention du tabagisme. Elle est exercée par un tabacologue, professionnel de santé (médecins, chirurgiens-dentistes, infirmiers, sages-femmes, psychologues, …) formé à l’accompagnement du fumeur vers l’arrêt du tabac.

    Tumeur

    Grosseur plus ou moins volumineuse due à une multiplication excessive de cellules normales (tumeur bénigne par exemple les verrues) ou anormales (tumeur maligne).

    V

    VACCINATION CONTRE LES HPV

    Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, la vaccination contre les Papillomavirus Humains prévient jusqu’à 90% des infections à HPV. Elle est recommandée dès l’âge de 11 ans, pour lutter contre les lésions précancéreuses et les cancers du col de l’utérus, du vagin de la vulve, de l’anus et de la sphère ORL.

    Même à un âge plus avancé, la vaccination peut être préconisée, en discuter avec son médecin.

    Pour faire vacciner son enfant contre les HPV, on peut s’adresser à : un médecin, un pharmacien, une sage-femme, un infirmier, un service de vaccination municipal ou départemental.

    Chaque dose est prise en charge à 65% par votre caisse d’Assurance Maladie, le reste étant généralement remboursé par les mutuelles. Elle peut être gratuite dans certains centres de vaccination, municipaux ou départementaux, ou pour les personnes qui ne bénéficient pas de complémentaire santé solidaire.

    Le vaccin Gardasil 9®est utilisé pour toute nouvelle vaccination depuis le 1er janvier 2021. Il protège contre les infections dues aux HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58, en cause dans 90 % des cancers du col de l’utérus, 70 % des cancers du vagin, 40 % des cancers de la vulve, 85 % des cancers de l’anus de 80 % des lésions précancéreuses de haut grade, et 90 % des verrues anogénitales (condylomes), ainsi que certains cancers de la sphère oro-pharyngée.

    La vaccination ne protège pas contre tous les HPV liés au cancer du col de l’utérus. Aussi, les femmes de 25 ans à 65 ans, vaccinées ou non, doivent bénéficier d’un dépistage par frottis.

    Campagne de vaccination anti HPV en milieu scolaire
    Sa généralisation en milieu scolaire dès la classe de 5e, est prévue à partir de la rentrée scolaire 2023. Gratuite, elle concernera les élèves volontaires et soumise à l’autorisation des deux parents.
    Cette généralisation fait aussi suite aux retours positifs d’expérimentations en milieu scolaire en région Grand-Est en 2019, où de très bons résultats et taux de couverture ont été observés et auparavant dans plusieurs pays du monde (Suède, Australie, Royaume-Uni…).

    VIRUS

    Du latin virus qui signifie poison, le virus est le plus petit parasite existant de quelques dizaines de nanomètres (nm) à 300 nm. Il doit être présent dans une cellule, dont il utilise le matériel génétique, pour se répliquer (les virus ne se reproduisent pas, ils se répliquent). Les virus sont sensibles aux mutations, leur patrimoine génétique est donc susceptible de changer et les nouveaux individus produits sont différents.

    Ils peuvent infecter tous les organismes, animaux ou végétaux, y compris les bactéries, les champignons et les algues. Ils sont responsables de nombreuses maladies plus ou moins graves, souvent très contagieuses et la cause d’épidémies (grippe, fièvre jaune, SIDA, Covid-19,…).
    Les HPV connus pour leur implication dans de nombreux cancers notamment du col de l’utérus, sont aussi en cause dans des cancers de l’oropharynx. Le virus d’Epstein-Barr (EBV), de la famille de l’herpès, est également incriminé dans des cancers du cavum, rares en France.

    Les maladies provoquées par des virus portent également le nom de virose.

    VOIES AÉRO DIGESTIVES SUPÉRIEURES (VADS)

    Ensemble de voies et de cavités situées dans la partie haute des appareils digestifs et respiratoires utiles pour s’alimenter, respirer et indispensables à la parole, le goût et l’olfaction (ou odorat) :

    • Les voies digestives supérieures interviennent dans la déglutition et la digestion des aliments. Elles comprennent la bouche (les lèvres, la langue, le palais), les glandes salivaires, et une partie du pharynx, couramment appelé gorge (oropharynx en arrière de la langue, et l’hypopharynx dans le cou entre l’oropharynx et le début de l’œsophage, et
    • Les voies aériennes supérieures interviennent dans la respiration en protégeant le poumon des risques d’inhalation, la phonation (la parole), l’olfaction et l’audition. Elles incluent les fosses nasales, les sinus, les cavités de l’oreille moyenne, le larynx qui contient les cordes vocales, et la trachée, les végétations (tissus appartenant au système immunitaire et situés en arrière des fosses nasales, sur la partie supérieure du pharynx, appelée cavum ou nasopharynx ou encore rhinopharynx). 

    Les amygdales, qui contribuent aux défenses immunitaires de l’organisme, font partie des VADS. Les VADS se terminent par l’épiglotte, languette cartilagineuse qui ferme la trachée lors de la déglutition, pour éviter que des aliments n’y pénètrent.

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